2025-11-19

Q_Qui composait cette assemblée à l'Académie

 

Les assemblées de l’Académie de Lyon se tenaient le mardi, dans le salon rouge de l’Hôtel de Ville. Dénommé salon Henri IV, à cause du portrait placé au-dessus de la cheminée, c’était donc le salon des portraits. Ces personnages bien sombres, accrochés sur les murs, représentaient les échevins aux habits noirs et en col blanc. Ce salon de la Nomination était un lieu emblématique dans lequel avait lieu la cérémonie de l’élection des consuls.


L’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts était alors installée depuis 1726 dans ce salon où se tiennent ses séances publiques. Ce lieu parait confortable, réchauffé par une cheminée imposante, éclairé par de grandes fenêtres encadrées de lourds rideaux en tissus blancs pour tamiser la lumière et mettre en valeur la polychromie du plafond.

Lorsqu’on lève les yeux, on est impressionné par le plafond peint par Thomas Blanchet, une allégorie, représentant l’Éternité, les Parques et les Vertus, intitulée L’éternelle fidélité de Lyon à la royauté.

 

Th. Blanchet, L’éternelle fidélité de Lyon 


Pierre Antoine Barou est admis le 3 juillet 1770 dans la section des belles-lettres et arts de l'Académie de Lyon. En 1776, il est choisi pour être le directeur de cette institution lyonnaise.

S’il nous invitait à une séance, nous pourrions rencontrer « les savants, les lettrés, tout ce qu’il y avait à Lyon de beaux esprits ou d’esprits curieux. » Nous pourrions entendre Barou qui lisait des « Réflexions sur les qualités et les vertus sociales, une dissertation sur la sensibilité dans les arts, la littérature et les divers emplois de la société et, en 1788, un discours sur l’Esprit public. »…

Autour de lui, sur les fauteuils de velours cramoisis, siègent des hommes érudits, élégants, ravis de se trouver dans ce salon, en bonne compagnie. La plupart sont ses amis, ils sont souvent cités dans sa correspondance, ces hommes se reçoivent dans différentes occasions avec leurs épouses. Ils se rencontrent à Lyon ou à Paris.

Lors des réunions de l’Académie, les membres communiquent sur leurs recherches, ils montrent leurs projets, ils mettent au programme des sujets de dissertation philosophiques.

On discute de littérature, des sciences, des belles-lettres, de politique, de l’évolution de la société, des arts, du bon goût. Mille thèmes les passionnent et chacun en propose de nouveaux.

L’Académie organise les expériences d’aérostats. Le peuple lyonnais a pu assister à l’envol de montgolfières en 1784, Le Flesselles, nommé en l’honneur de Jacques de Flesselles le 19 janvier dont la préparation de l’événement a été confiée à Pierre Antoine Barou. Quelques mois plus tard, le 4 juin 1784 le ballon La Gustave a battu des records sous les ovations de la foule.

Ces messieurs s’intéressent à la flore du Lyonnais, discutent de la création de jardins botaniques, de l’école d’agriculture.

On admire les dessins de la future église Sainte-Geneviève que l’architecte Soufflot va construire à Paris. On essaye d’imaginer avec Perrache ce que pourrait devenir le quartier encore marécageux de la Confluence à Lyon.



Marc Antoine Claret de la Tourette (1729-1793), botaniste, installe le jardin botanique de l’école vétérinaire. Secrétaire perpétuel de l’Académie.

Jean Emmanuel Gilibert (1741-1814) homme politique, médecin, professeur, botaniste, directeur du jardin des plantes de Lyon.

Abbé François Rozier (1734-1793), agronome, directeur de l’école d’agriculture de Lyon.

Antoine Michel Perrache (1726-1779), sculpteur, ingénieur, urbaniste.

Jacques Germain Soufflot (1703-1780), architecte, notamment de l’Hôtel-Dieu de Lyon.

Jacques de Flesselles (1730-1789), intendant de Lyon de 1767 à 1789.

Jacques Millanois (1749-1793), avocat, homme politique, député du Tiers-Etat. Il s’intéresse au magnétisme.

Il y avait aussi l’ami Vasselier, poète; ainsi que Bruys, Pierre Suzanne Deschamps.

 


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