Élisa espère régulièrement des messages de sa fille Virginie. Dans chacune de ses lettres, plusieurs lignes sont consacrées à exprimer cette attente.
Le 17 août 1834
« Je commençais à avoir bien besoin d’une de tes lettres, Ma Chère Virginie »
Mardi 12 août 1851
Il y a neuf jours que Virginie n’a pas envoyé de courrier. Même si Élisa a reçu le 9 août une lettre de son petit-fils Honoré et des nouvelles par Pacôme, la tristesse l'envahit.
« Je
prends la plume aujourd’hui, Ma Chère Virginie, mais ce n’est pas avec
l’intention de faire partir cette lettre. Je suis trop peinée de ton long
silence. Je ne veux pas finir d’écrire sous cette impression. Elle te porterait
ma tristesse. Comment as-tu pu rester si longtemps sans t’occuper un seul jour
de ta sœur et de ta mère ? Oh je sais bien que ta pensée a été avec nous. Mais
cela ne pourrait nous suffire. Voilà aujourd’hui neuf grands jours que je n’ai
pas un mot de toi. C’est déjà si cruel d’être éloignées. Comment ne pas
chercher à adoucir cet éloignement ? »
Le mercredi suivant, la lettre tant attendue arrive.
« Nous sommes
accoutumées maintenant à tant de vitesse qu’une lettre nous paraît très en
retard lorsqu’elle nous reste deux jours en route »
Ch. Veret, La lecture de la lettre, 1840 |
La dimension du réseau épistolaire s’étend au-delà du destinataire mentionné dans l’adresse.
Elle englobe la famille proche, les cousins que l’on salue, les amies ou les relations dont on donne des nouvelles…
« La correspondance est destinée à être lue, d’abord par le destinataire, par sa famille à qui il ne manquera pas de transmettre intégralement ou qu’il racontera en partie. » explique l'historienne Arlette Farge.
« Je ne puis dire à
mes trois chers enfants le plaisir qu’ils m’ont procuré en m’écrivant »
Les « trois chers enfants » sont ses deux filles : Suzanne âgée de 7,5 ans, et Virginie 19 ans qui a épousé Joseph il y a juste un an. (Joseph est le frère de notre sosa 93).
« Ma petite Suzanne
m’a écrit une lettre tout-à-fait jolie et dont je suis bien contente. Je vais
la montrer à toutes ses tantes… qui m’en feront bien des compliments. »
Dans le tableau ci-dessus, La lecture de la lettre, observons tous les personnages, notamment les deux hommes dans l'ombre, et l'on ne sait pas qui peut se cacher derrière les paravents. Alors, l'expéditeur.trice ne doit pas oublier de rester discret.e.
Cette pauvre Élisa qui s'impatientait de recevoir des lettres de ses enfants...
RépondreSupprimerc'est vrai que le temps semble plus long quand on attend des nouvelles !
RépondreSupprimerEt vive le téléphone! La distance, je connais! Une de mes filles et ses 2 enfants sont loin de moi, à Roanne, 400 km!! On s'appelle tous les 2 ou 3 jours. Pauvre Élisa!!
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