Pigeon vole, vole pour apporter les messages.
Paris est assiégé. Nos cousins sont inquiets, car ils ne reçoivent plus nos lettres.
Augustin pensait que la guerre ne durerait pas. Il disait que nous avions de quoi subsister, mais nos réserves s’épuisent. On souffre du froid.Augustin et Zélia sont inquiets pour leurs fils.
Gabriel est mobilisé sur les fortifications.
Denis travaille sur les ponts.
Vole, Prodigieux Pigeon !
et apporte-nous quelques nouvelles de la famille de province !
Cette
dépêche est partie de Lyon, le 17 janvier 1871 pour Paris. La capitale était
assiégée par les Prussiens depuis septembre 1870.
Les familles Falcouz, Perouse, Torombert … envoient des nouvelles
aux cousins Pérouse :
René, bachelier, bien
René Madier a 18 ans. Il est le fils de
Natalie, la sœur de Zélia, mariée à Joseph Madier. Est-ce lui qui signe ou son
père ?
Jane, Alix accouchées, filles, remises.
Jeanne, épouse d’Honoré, a donné
naissance à une fille Suzanne, le 22 décembre 1870.
Qui est Alix ?
Ernest est le frère de
Zélia. Ce doit être lui qui expédie aux bons soins de pigeons voyageurs, les
messages ci-dessous pour rassurer sa sœur.
Depuis
Ferney-Volaire, le 28 novembre :
Ces messages, je les ai trouvés sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5499951n
Dans le Recueil des dépêches télégraphiques reproduites par la photographie et adressées à Paris au moyen de pigeons voyageurs pendant l'investissement de la capitale (1870-1871), du 27 septembre 1870 au 1er février 1871, pendant l’investissement de Paris par les troupes allemandes.
Les communications télégraphiques entre la France et
Paris ont été interrompues ; il y fut suppléé autant que possible par des pigeons-voyageurs chargés du
port des dépêches. Exclusivement consacrés au service officiel, les messagers
ne portaient d’abord que des dépêches écrites à la main sur du papier pelure en
plusieurs exemplaires. […]
On employa ensuite la
photographie sur micro films.
La possibilité de faire arriver à Paris un assez grand
nombre de dépêches suggéra au Directeur Général la pensée de mettre ce mode de
communication au service du public, […] Le 8 novembre 1870. […]
Les pellicules, au moment de leur expédition, étaient
roulées sous la forme d’un cylindre de 4cm de longueur et insérées dans un
tuyau de plume dont on perçait les extrémités pour y passer un fil de soie
cirée au moyen duquel on l’attachait fortement à une des maîtresses plume de la
queue des messagers.
Les volées de pigeons lancés
étaient ordinairement de six courriers, quelquefois de plus, mais jamais de
moins que trois. Chacun portait dans un seul tube à peu près les mêmes
dépêches.[…]
Un pigeon portait environ
2 400 dépêches, et plus tard 22 000 à 23 000 dépêches.
Cette quantité considérable de transmissions portées
par un seul pigeon, a permis de renouveler les envois un nombre de fois
d’autant plus grand que l’arrivée des messagers était incertaine, et que les
accusés de réception venus de Paris, par ballon montés, n’étaient pas toujours
explicites.
Allez-vous
recevoir des nouvelles de vos cousins apportés par des pigeons voyageurs?
Sacrebleu une belle trouvaille pour l'histoire familiale dans cet extraordinaire registre
RépondreSupprimerje découvre celui ci un peu tard, il m'avait échappé ce joli pigeon
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