2022-11-18

P_ Pigeon-voyageur

 Pigeon vole,  vole pour apporter les messages.

    Paris est assiégé. Nos cousins sont inquiets, car ils ne reçoivent plus nos lettres.

Augustin pensait que la guerre ne durerait pas. Il disait que nous avions de quoi subsister, mais nos réserves s’épuisent. On souffre du froid.

Augustin et Zélia sont inquiets pour leurs fils. 

Gabriel est mobilisé sur les fortifications. 

Denis travaille sur les ponts. 

Vole, Prodigieux Pigeon !

et apporte-nous quelques nouvelles de la famille de province !


 

Cette dépêche est partie de Lyon, le 17 janvier 1871 pour Paris. La capitale était assiégée par les Prussiens depuis septembre 1870.

 

Les familles Falcouz, Perouse, Torombert … envoient des nouvelles aux cousins Pérouse :

 

René, bachelier, bien

René Madier a 18 ans. Il est le fils de Natalie, la sœur de Zélia, mariée à Joseph Madier. Est-ce lui qui signe ou son père ?

Jane, Alix accouchées, filles, remises.

Jeanne, épouse d’Honoré, a donné naissance à une fille Suzanne, le 22 décembre 1870.

Qui est Alix ?

 

Ernest est le frère de Zélia. Ce doit être lui qui expédie aux bons soins de pigeons voyageurs, les messages ci-dessous pour rassurer sa sœur. 

Depuis Ferney-Volaire, le 28 novembre :

 

et depuis Valence, le 19 décembre 1870 :

 

Ces messages, je les ai trouvés sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5499951n 

Dans le Recueil des dépêches télégraphiques reproduites par la photographie et adressées à Paris au moyen de pigeons voyageurs pendant l'investissement de la capitale (1870-1871), du 27 septembre 1870 au 1er février 1871, pendant l’investissement de Paris par les troupes allemandes.

Les communications télégraphiques entre la France et Paris ont été interrompues ; il y fut suppléé autant que possible par des pigeons-voyageurs chargés du port des dépêches. Exclusivement consacrés au service officiel, les messagers ne portaient d’abord que des dépêches écrites à la main sur du papier pelure en plusieurs exemplaires. […]

On employa ensuite la photographie sur micro films.

La possibilité de faire arriver à Paris un assez grand nombre de dépêches suggéra au Directeur Général la pensée de mettre ce mode de communication au service du public, […] Le 8 novembre 1870. […]

Les pellicules, au moment de leur expédition, étaient roulées sous la forme d’un cylindre de 4cm de longueur et insérées dans un tuyau de plume dont on perçait les extrémités pour y passer un fil de soie cirée au moyen duquel on l’attachait fortement à une des maîtresses plume de la queue des messagers.

Les volées de pigeons lancés étaient ordinairement de six courriers, quelquefois de plus, mais jamais de moins que trois. Chacun portait dans un seul tube à peu près les mêmes dépêches.[…]

Un pigeon portait environ 2 400 dépêches, et plus tard 22 000 à 23 000 dépêches.

Cette quantité considérable de transmissions portées par un seul pigeon, a permis de renouveler les envois un nombre de fois d’autant plus grand que l’arrivée des messagers était incertaine, et que les accusés de réception venus de Paris, par ballon montés, n’étaient pas toujours explicites.


Allez-vous recevoir des nouvelles de vos cousins apportés par des pigeons voyageurs? Regardez ce registre, avez-vous trouvé des messages qui vous touchent ?


2 commentaires:

  1. Sacrebleu une belle trouvaille pour l'histoire familiale dans cet extraordinaire registre

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  2. je découvre celui ci un peu tard, il m'avait échappé ce joli pigeon

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