2022-11-03

C_ Condoléances

 


C

Consoler, telle est la mission impossible d’une lettre de condoléances.

Comme ces lettres sont délicates à écrire !

 

Bonnard, La lettre, 1906

Se  condouloir ou consoler

Se condouloir, c'est participer à la douleur de quelqu'un, témoigner qu'on prend part à son deuil.

Consoler, c'est soulager, adoucir, diminuer l'affliction, la douleur d'une personne.

 

Matisse, Femme lisant, 1894.


Si vous êtes dans la peine pour savoir écrire ce type de missive, voici quelques recommandations utiles[1].

La narration de la lettre suit un plan immuable :

1 _ Le thème du chagrin des vivants, qui doit s’exprimer librement, mais qu’il convient toutefois dans un second temps de savoir modérer, de manière à rester en bonne santé

2 _ L’évocation du défunt, il est souvent fait état de ses nombreuses qualités et vertus.  C’est l’éloge funèbre classique. On évoque aussi le devenir du défunt, qui se retrouve invariablement «au ciel » et dont le sort est alors jugé enviable.

La certitude que le défunt se trouve au ciel constitue un élément systématique de consolation. Aucune lettre de condoléances n’émet la moindre réserve au sujet de la destinée du défunt, peut-être parce que, si c’était le cas, il conviendrait de ne pas le dire.

3 _ Le réconfort du destinataire. Il s’agit de le ramener vers ceux qui l’entourent et lui faire comprendre que la mort ne doit pas l’isoler, mais au contraire l’ouvrir aux vivants. Le réconfort du vivant passe encore et surtout par un recul spirituel par rapport à l’événement : la mort, résultat de la volonté divine, ne peut être qu’une bonne chose. 


Cette lettre de condoléances est rédigée par  Zélia en janvier 1880, après la mort de sa belle-sœur Virginie. Sa lettre est parfaite, la dernière phrase est percutante.

 

 

Voir aussi : 

Les femmes, le deuil au XIXe siècle. Correspondance de condoléances.


Et nous ? Lettre, sms ou téléphone pour témoigner notre amitié ?



[1] Alain Kerhervé, La lettre de correspondance dans les secrétaires du XVIIIe siècle,  article p. 114

http://www.persee.fr/doc/xvii_0291-3798_2006_num_62_1_2413?h

5 commentaires:

  1. Ce genre de lettre est une des plus difficiles à écrire !

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  2. Condoulour risque d'être difficile à placer pour briller en société. O. Apprend à tout âge. Et pour répondre à la question, les 3 selon les circonstances. Ce qui était quasiment inconcevable il y a qq années est devenu un grand classique.. l annonce de décès sur Facebook

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  3. Je pensais que c'était dépassé les lettres de condoléances et pourtant celles reçues lors du décès de mon père nous ont fait un bien fou. En particulier, celles d'amis éloignés qui évoquent les moments partagés. Je prendrai le temps d'en écrire lorsqu'il le faudra. Un peu de douceur, ce n'est jamais trop.

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    1. Merci pour ce témoignage qui réchauffe le cœur. Mon père poussait un grand soupir lorsque le facteur apportait une lettre de condoléance à laquelle il devait répondre. Je regrette de n'avoir pas pris la main et je n'ai pu garder cette correspondance envoyée par les amis de ma mère et qu'il a brulée.

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