Antoine a des raisons d’être fier de son fils, Pierre Antoine est un élève doué et brillant, il réussit un parcours accéléré.
Son
père « l’envoya dans les différents collèges de Lyon, jusqu’à l’âge
de 18 ans qu’il le fit partir pour Paris pour l’instruire dans l’état qu’il lui
destinoit. »
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| Pont du Change à Lyon |
Le Petit-Collège se trouve à deux rues de
leur appartement place du Change.
En grandissant, il a continué sa formation au
Grand-Collège. Pour un écolier pressé, il suffisait de traverser la Saône sur
le pont du Change, pour rejoindre l’église Saint-Nizier, puis la rue de la
Fromagerie et continuer en courant, jusqu’au bout de la rue Neuve afin d'arriver
à l'école avant la cloche du début des cours. Le collège de la Trinité est,
comme le précédent, tenu par les jésuites, l’enseignement est réputé, les
bourgeois de Lyon y envoient les garçons.
Antoine désirait que son fils entre dans la
magistrature.
Il n’y a pas d’université à Lyon. Pierre
Antoine est monté à Paris pour étudier à la Faculté de droit.
Précieusement conservé, ce diplôme en latin en partie imprimé avec le sceau pendant ogival, en cire rouge dans une boîte en fer martelé certifie que Petrus Antonius obtient une licence de droit en 1765.
L’année suivante, il achète un office d’avocat à Jean François Tolozan, au prix de 1237 livres 12 sols.
24 mars 1766, il n’a que vingt-sept ans et pas encore les trente ans exigés pour être avocat.
Alors, il a eu besoin de lettre de dispense d’âge, à l’effet d’être avocat
Pour doter son fils unique, son père a
investi dans l’achat d’offices de conseiller du roi. Ceux-ci sont mentionnés
dans le contrat de mariage.
Les
sommes payées par ledit Antoine Barou pour l’acquisition, provision, réception
et installation des deux offices de conseiller du Roy, son avocat général en la cour des Monnoyes, sénéchaussée et siège
présidial de Lyon, et de conseiller avocat
du Roy en la juridiction des traites de la même ville, dont ledit Pierre
Antoine Barou est pourvu et lui en a en conséquence remis toutes les quittances.
Dans ce contrat, il est établi que le père vient
de faire, trois ans auparavant, l’acquisition de la terre fief et château du
Soleil dont il fait donation à son fils. Selon l’usage à l’époque pour les
bourgeois qui n’étaient pas nobles, Pierre Antoine ajoutera désormais la
particule de cette propriété ; il se fera appeler Barou du Soleil.
La Cour des monnaies de Lyon
La Cour des monnaies est compétente pour
juger des affaires en rapport avec les monnaies et les matières d’or et d’argent,
ainsi que les métiers qui les utilisent : orfèvres, tireurs
d’or et d’argent, guimpiers, changeurs,…
Un office dans une cour souveraine est anoblissant, pour cette raison il est très couru par les notables de la bourgeoisie lyonnaise. Exercer les fonctions pendant 20 ans confère le titre d’écuyer et la noblesse héréditaire. Barou peut se dire « écuyer ». Il jouit des privilèges personnels de la noblesse. Mais avant d’être réellement noble, il doit accomplir les conditions de durée imposées par le roi.
Manque de chance : l’Hôtel des Monnaies de Lyon est supprimé le 21 août 1771. La création de l’office de procureur du roi en la Cour des monnaies de Lyon n’offre pas les mêmes avantages. Barou qui se sent lésé ira à Paris pour réclamer une pension en remboursement de ce préjudice.
Ses séjours donnent l’occasion d’écrire des lettres à son épouse. Puisqu’elle les a conservées, elles nous apprennent beaucoup sur cet homme.

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Des vies passionnantes si bien racontées et documentées ! Bravo
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